Groupe de recherche sur
les médiations littéraires et les institutions
5e journée d'études du Gremlin
Organisée par Marie-Pier Luneau et Anthony Glinoer
Université de Sherbrooke (campus de Longueuil)
150, Place Charles-Le Moyne, Longueuil
Local L1-4670
8 février 2013
Le GREMLIN (Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions) mène une recherche collective sur la dimension sociale de la production littéraire telle que problématisée dans les textes de fiction. Cette recherche, qui a déjà donné lieu à deux volumes (Fictions du champ littéraire en 2010, Imaginaires de la vie littéraire en 2012), repose sur deux hypothèses principales. La première postule que dans la vie littéraire moderne, l’écrivain est confronté à une contradiction : reconduire la mythologie valorisant le génie retiré du monde, tout en étant partie prenante d’un univers social spécifique et hautement concurrentiel, le champ littéraire, qui suppose des médiations, des institutions et des interactions spécifiques. La deuxième avance que, plus que de simples mises en abyme, les figurations de la vie littéraire tentent de donner sens à cette contradiction et constituent ainsi un savoir spécifique sur la littérature, produit par les acteurs de cet univers. Dans cette optique, un corpus particulier mérite d’être étudié : celui des productions culturelles dites de grande production, de grande diffusion, illégitimées ou encore paralittéraires. La plupart des travaux qui y sont consacrés ont cherché à établir comment celles-ci tendaient à abolir la conscience de l’acte de lecture pour maintenir et amplifier l’illusion référentielle. Est-ce à dire que les phénomènes d’autoreprésentation et de spécularité sociale se trouvent bannis des œuvres de grande diffusion ? Il suffit pourtant de penser à l’écrivain raté du Shining de S. King, aux romans policiers où la table de chevet des détectives fictifs est souvent couverte de romans policiers, aux habitudes de lecture des héroïnes de chick lit ou encore aux aventures des dessinateurs de BD fictifs dans Le gang Mazda, pour se rendre compte que les références à l’écrit, au livre et à leur fabrique sont légion dans ce massif culturel.
Ce sont ces figurations du personnel littéraire et ces représentations du livre et de la lecture, en régime de grande diffusion, que nous souhaitons appréhender lors de cette journée d’études, en ouvrant la réflexion à tous les corpus, sans limitation géographique, chronologique ni générique. Se révèlent-elles le contrepied des imaginaires en cours dans les productions culturelles les plus légitimées ? Quelles reconductions ou transformations proposent-elles par rapport aux agirs posturaux réels ? Comment le maintien de l’illusion référentielle et la référence au réel s’y articulent-ils ? Quelles fonctions narratives y occupent l’autoreprésentation de la vie culturelle ? Telles seront quelques-unes des questions qui pourront être abordées au cours de cette journée d’études, qui privilégiera les échanges et la réflexion collective par rapport à la simple succession d’études de cas.
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